Exposé de Mr Franklin MPOTO IYANGO

à l’occasion de la journée des NTIC à

l’Ecole de Recherche Scientifique et

des Métiers en Afrique ( MASER)

KINSHASA-RDC

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Nous vous remercions pour cette initiative combien géniale d’organiser à l’occasion de cette journée sur les NTIC cette conférence-debat.

Introduction

Parler de la réduction de la fracture numérique en RDC revient à analyser les causes qui empêchent à un plus grand nombre de nos compatriotes d’accéder aux NTIC.

Définissant la fracture numérique comme l’écart ou le fossé qui sépare la population ayant accès aux NTIC de celle qui n’a pas accès, nous allons dans notre exposé analyser les différentes contraintes qui, une fois levée, permettront à ces compatriotes marginalisés d’y avoir accès.

Notre exposé va s’articuler autours des trois contraintes, à savoir :

Contraintes Techniques ;

Contraintes Institutionnelles ;

Contraintes Financières ;

I.CONTRAINTES TECHNIQUES

 

Nous distinguons trois principales contraintes, à savoir :

Le faible niveau d’électrification du pays ;le coût élevé de la connections à Internet et l'absence d’unité de montage des ordinateurs

1. Du faible niveau d’électrification du pays

Potentiellement nanti en sources d’énergie, notamment électrique avec l’un des plus grands barrages du monde ( Barrage d’Inga) ; éolienne le long des cotes de mer, lacs et fleuve ; solaire par sa position à cheval de l’équateur, notre pays n’a su tirer profit de ces atouts au point que sa couverture énergétique reste faible, d’ailleurs certaines villes et cités jadis alimentées par la Société Nationale d’Electricité sont retombées dans le noir suite à la vétusté des équipements. Comme l’on peut le constater l’extension du réseau électrique national, la promotion des sources d’énergie nouvelles dans ce sous-continent réduiraient cette fracture.

 2. Du coût élevé de la connections à Internet

Le coût de la connection à Internet en RDC est tributaire du type de connection offert par les fournisseurs d’accès. Comme partout ailleurs, en RDC, on distingue d’une part les connexions permanentes des ordinateurs hôtes dotées de leur propre adresse IP, cas de www.congoternet.com; www.ic.cd; www.micronet.0cd; etc et d’autre part, des connexions temporaires fournies par ces Providers à travers des lignes téléphoniques, numériques, ou câbles ; modem ou adaptateur ; logiciel de communication.

Pour cela ils recourent aux techniques en vogue comme ADSL ( Asymetric bit rat Digital Subscriber Line), Direct Satellite Service, Personnal Communications Services ( accès à Internet via Dial-up cellulaire) , Wireles System ( système sans fil), VSAT ( Very Small Aperture Terminal) qui utilise les Stations Terriennes Satellites dont l’antenne est de faible diamètre (0,6 à 5m).

Cette diversité des technologies donne lieu à de grilles tarifaires aussi diversifiées comme l’illustre le tableau ci-après :

1.Africanus.net

-Location et Install. Équip. d’accès Internet par dial-up : 820$

 -Location et Instal. Équip. de connexion rapide à Internet :1.100$

 Abonnement mensuel : 150$

2.Congo Korea Télécom

Internet Dial : Ménage : Frais d’accès : 200$

Abonnement mensuel : 75$

SASL DUO : ligne téléph. + Internet haut débit : frais d’install. : 650$

   Protection Modem : 50$

                   128 kbps    256kbps    512 kbps    1Mbps   2 Mbps

prix mensuel :  120$     180$          280$    1000$     2000$

Coût machine suppl. 25$  30$         40$       500$      1000$

3.Inter Connect

                                  1 Machine      2 à 10 PC       30 PC

Matériel + Install.      1270$           1970$             2250$

Abonnement mensuel:  100$           100$                100$

4.MICROCOM

- Matériel + Install. :  1350$          1350$

- Abonnement mensuel : 150$     300$ à 500$

- Devis global d’accès à Internet par VSAT : 10.866$

De ce qui précède, pour diminuer le coût exorbitant de l’accès à Internet en RDC, il sied de créer une entreprise mixte, à l’instar de la SEP-Congo regroupant l’Etat Congolais, les fournisseurs d’accès et autres privés en vue de connecter le pays au câble sous-marin SAT 30, qui passe au large de Banana. En effet, outre certain pays de l’Afrique de l’Ouest qui sont connectés à ce câble, plus près de nous le Gabon et l’Angola viennent de se connecter , se dotant ainsi d’une connection à haut débit de grande qualité à des coûts très attractifs .

Absence d’unité de montage des ordinateurs

L’ordinateur étant le matériel indispensable dans l’appropriation par le public des NTIC, il est impérieux d’attirer les Investisseurs vers ce créneau pour influer à la baisse sur le prix des PC et améliorer la qualité des PC vendus au pays avec des retombées positives sur la qualité/prix en vigueur.

 II.CONTRAINTES INSTITUTIONNELLES

Depuis le premier Salon des Télécoms tenu du 14 au 17 juin 2000 à Kinshasa, le Gouvernement a procédé à la révision et l’adaptation du cadre légal et réglementaire régissant le secteur des Postes et Télécommunications en RDC . L’on citerait, notamment :

Loi n°012/2002 du 16 octobre 2002 sur la Poste ;

Loi-cadre n° 013/2002 du 16 octobre 2002 sur les Télécoms en RDC,

Loi n°014/2002 du 16 octobre 2002 portant création d l’autorité de Régulation de la Poste et des Télécoms.

Toutefois, vu l’importance actuelle des NTIC comme vecteur du développement et à l’ère de la mondialisation, il serait souhaitable de créer un Commissariat chargé des NTIC à défaut d’un Ministère, à l’instar d’autres pays africains, notamment le Sénégal pour récupérer le retard pris dans ce domaine.

Dans le même ordre d’idée, la politique numérique mise en œuvre au niveau de cette structure à créer permettra de mener les reformes appropriées surtout au niveau des programmes d’enseignement de l’informatique.

III.CONTRAINTES FINANCIERES

La volonté politique du Gouvernement pour plus d’accès d’un plus grand nombre de nos compatriotes aux NTIC ne peut se mesurer qu’au travers d’allocations budgétaires dudit secteur.Et pourtant, rien n’est envisagé dans ce secteur, pire encore la modicité du salaire des fonctionnaires et agents de l’Etat compris entre 6$ et 36$ ne fait que retarder l’avènement de cette appropriation des NTIC par le public.

CONCLUSION

Nous avons présenté de manière très compréhensible et très simpliste les difficultés rencontrées dans l’appropriation par un plus grand nombre des Congolais des NTIC.Ces difficultés sont de trois ordres : techniques, institutionnelles et financières.Notre vœu est que les NTIC puissent jouer son rôle de moteur du développement politique, économique et culturel de notre pays.L’appel est ainsi lancé au Gouvernement, aux Investisseurs, à la Diaspora Congolaise et à vous activistes des NTIC pour lever ce défi, celui de réduire la fracture numérique en RDC, tâche à laquelle s’adonne l’Association développement, AEDEV en sigle( www.aedev.org) sur le plan international et Congo Concern Network ( http://ccn.viabloga.com ). Le débat nous permettra peut-être d’élucidez certains points qui seraient restés, à vos yeux, des zones d’ombre. Nous nous tenons à votre disposition et vous remercions pour l’aimable attention que vous avez bien voulu nous accordé.

Je vous remercie

Franklin MPOTO IYANGO

Représentant en RDC de AEDEV et

Coordonnateur National de Congo Concern Network

 

 

 

 

 

 

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