Kinshasa, Washington — Sous l’impulsion d’une diplomatie offensive, les États-Unis et la République Démocratique du Congo (RDC) ont franchi un nouveau cap dans leurs relations bilatérales. Ce rapprochement s’articule autour d’un double objectif : favoriser la paix dans la région des Grands Lacs et sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minerais stratégiques pour la transition énergétique mondiale.


Un accord de paix historique en vue entre la RDC et le Rwanda

Dans une démarche diplomatique conduite à Washington, les États-Unis ont réuni la RDC et le Rwanda pour initier des d’accords de paix. L’objectif : mettre fin aux violences meurtrières à l’Est de la RDC, théâtre d’affrontements récurrents impliquant notamment le groupe rebelle M23.

Selon des sources proches du dossier, des engagements bilatéraux sur les minerais accompagneront ces accords de paix, avec des promesses d’investissements américains massifs dans les zones stabilisées.

« Le retour à la paix est une condition indispensable au développement minier structuré », confie un diplomate congolais présent à Washington.

La bataille pour les minerais stratégiques : les USA veulent rattraper leur retard

L’un des enjeux majeurs de ce rapprochement concerne les ressources minérales critiques telles que le cobalt, le cuivre et le lithium – dont regorge le sous-sol congolais. Ces minerais sont essentiels pour la fabrication de batteries et autres technologies vertes.

Longtemps dominé par des sociétés chinoises, le secteur attire désormais l’attention de Washington. Le gouvernement américain veut établir des accords directs avec Kinshasa, afin de garantir un accès sécurisé et éthique à ces ressources.

« Il ne s’agit pas seulement de rivaliser avec la Chine, mais de construire un partenariat durable, équitable et transparent », affirme un représentant du département d’État.


Dan Gertler : un retour diplomatique controversé

L’accord pourrait également marquer le retour en grâce de Dan Gertler, l’homme d’affaires israélien longtemps accusé de corruption en RDC et placé sous sanctions américaines en 2017.

Washington envisagerait désormais de lever partiellement ces sanctions en échange de l’abandon par Gertler de ses poursuites contre des journalistes et ONG congolais, et d’une ouverture de ses actifs miniers à des investisseurs américains.

Une perspective qui suscite à la fois espoirs et inquiétudes :

« Si cela permet de débloquer l’investissement et de renforcer la transparence, pourquoi pas. Mais il faut que cela profite au peuple congolais, pas seulement aux élites », commente un expert en gouvernance minière.

Une opportunité pour la RDC... à saisir avec prudence

Les retombées potentielles pour la RDC sont multiples :

  • Stabilisation des provinces orientales

  • Afflux de capitaux étrangers

  • Diversification des partenariats économiques

  • Renforcement du leadership régional

Mais ces perspectives dépendent d’une condition essentielle : la bonne gouvernance.

Sans une gestion transparente et souveraine de ces nouveaux partenariats, le pays risque de reproduire les erreurs du passé.

« La RDC doit rester maître de son destin et défendre les intérêts de ses populations dans chaque négociation », avertit un député congolais de l’opposition.

FMI

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